Les mines des agriculteurs et professionnels de la filière n’invitaient aucunement à la fête ou à la célébration. Rencontrés le jeudi 22 mai dernier à Gourgé, sur l’exploitation de l’EARL Geroche tenue par Thomas Aubrun, les administrateurs d’Agrobio 79 étaient frustrés.
Frustrés par les récentes mesures du ministère de l’Agriculture, qui ampute le Fond Avenir Bio et la future campagne de communication « C’est Bio La France » prévue par la filière.
À cela s’ajoute aussi les questions et les inquiétudes autour de la qualité de l’eau, qui est la raison pour laquelle l’association a convié la presse à Gourgé. La qualité de l’eau diminue dans le département, et les neufs aire de captages sont touchés. « L’exemple significatif, c'est dans le Thouarsais, avec le SEVT. Ils ont fait les travaux d’une usine de dénitrification pour enlever les nitrates issue de l’agriculture, et malgré cette usine, ils flirtent en permanence avec le risque de ne pas pouvoir prélever l’eau » s’inquiètent Claire Guillet, présidente d’Agrobio 79. « On arrive au bout des programmes mis en place pour améliorer les pratiques, et par conséquent les nitrates continuent de monter ».
Pour éviter la pollution de ces aires de captages, la solution serait que 100% des exploitations agricoles sur les aires, soient des exploitations en agriculture biologique. Une réalité rendue difficile par les dernières décisions gouvernementales. Pour Claire Guillet, c’est l’exact opposé de ce qu’il faudrait faire. « Le bio a besoin de communication, ce n’est plus une question de prix aujourd’hui mais de pédagogie. » explique la présidente en précisant que la semaine dernière, le gouvernement a annoncé des coupes sur le budget de l’agence de l’eau, qui est en charge de la communication de la filière biologique. 15 millions d’euros en trois ans coupé. « Sachant que l’agence n’est pas très grosse, cinq millions par an ça représente beaucoup »
D’autre part, il y a le fond avenir bio, mis en suspens, qui selon Claire Guillet permet de financer des projets très concrets sur le territoire pour développer des filières. « On en est là aujourd’hui, là où il faudrait développer des filières, on coupe dix millions, et ceux qui étaient lauréats du fond avenir bio ne savent pas s’ils vont toucher l’argent ».
Agrobio 79 a indiqué avoir envoyé une lettre à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pour qu’elle vienne rencontrer les agriculteurs en bio sur leur territoire.