Tout part des Assises régionales de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire organisé, à Angoulême, le 27 novembre 2024. Là-bas, Katline Boirie, professeure de français, Claire Sarrazin, professeure d'allemand, et Patricia Benoist, Conseillère Principale d'Éducation, apprennent que dans certains établissements scolaires, une salle d'écoute et de bien-être est à disposition des élèves. Après quelques réunions, la salle a été aménagée pour rendre l'endroit accueillant. " On a établi des permanences, avec des élèves et des enseignants, qui seront affichées dans le lycée pour permettre aux élèves d'adresser une parole, soit en tant que témoin, soit en tant qu'élève qui ne sent pas bien" détaille Katline Boirie.
UN DISPOSITIF MIS EN PLACE PAR L'ÉDUCATION NATIONALE
Cette salle s'inscrit aussi dans le dispositif Phare, mis en place en 2021 par l'Éducation Nationale. " Dans un premier temps, on doit recueillir la parole des élèves " explique Nathalie Savanonic, proviseure adjointe. " On ne reçoit pas seulement les victimes de harcèlement, on va aussi recevoir les témoins et faire prendre conscience aux élèves qui harcèlent que leur comportement dépend du harcèlement ". Pour aider le personnel éducatif du lycée, des élèves sont référents harcèlements. " On a les yeux sur des élèves qui pourraient avoir des problèmes" sourit Sarah Richel, en classe de première. " Le but ce n'est pas qu'on se mette en danger, c'est d'aider les élèves à aller voir des adultes pour qu'ils puissent régler le conflit".
Les réseaux sociaux sont évidemment plus difficiles à gérer pour l'établissement scolaire. Sarah traîne souvent sur TikTok. "Quand je vois une photo ou une vidéo, je regarde souvent les commentaires. Généralement, je tombe sur des commentaires… C'est immonde. C'est bien plus que ce qu'on aurait dit en vrai" confie la jeune fille. Au-delà de la question du harcèlement, celle du bien-être doit aussi devenir centrale pour Katline Boirie. Professeure depuis cinq ans, elle note une évolution chez ses élèves "surtout au niveau de l'angoisse. Beaucoup d'élèves font des crises d'angoisse, beaucoup d'élèves sont absents. Ça me parait important que le lycée mette des choses en place pour leur montrer qu'on est là pour eux".
Pour rendre visible cette lutte du quotidien, le lycée Ernest Pérochon a aussi inauguré une grande fresque bleue, les couleurs du dispositif Phare.