"C'est un crève-cœur". Difficile de ne pas ressentir d'émotion devant l'annonce de Gaëlle Queffellec, présidente de l'association Carna. Le contexte économique a poussé la présidente et le directeur, Alexandre Blondel, à prendre cette décision. "Nous n'avons pas envie de mettre les finances de l'association en danger. Avec ce report, on garde un filet de sécurité" assume la présidente.
Un temps envisagé, l'adaptation a finalement été laissée au placard pour revenir en 2026 avec une 5áµ édition conforme aux volontés de la compagnie Carna. Lors des précédentes éditions, l'association a déjà engendré des deniers personnels, comme en 2024 avec 2 500 euros de fonds propres. Les subventions toujours plus faibles et incertaines n'ont pas permis de maintenir "ce festival de copains".
"La culture n'a pas fini d'être brassée" analyse Gaëlle Queffellec. Ce report s'inscrit dans un contexte particulièrement difficile pour les structures associatives. "Les théâtres et les autres lieux sont de plus en plus fragiles". Pour faire simple, l'association doit faire des choix qu'elle n'avait pas à faire avant. Elle veut maintenir ce pourquoi elle œuvre depuis plus de vingt ans maintenant, "faire de la création de spectacle et faire bouger le territoire". À l'image du festival de Bouche à Oreille, reporté l'année dernière, Carna fait un pas de côté. "On reste optimiste malgré tout, on va croire en ce projet jusqu'au bout" insiste la présidente.
Habituellement l'été se terminait "en faisant la fête" sourit Gaëlle Queffellec. En se remémorant les souvenirs des précédentes éditions, elle parle du festival au présent. L'été reviendra l'année prochaine à coup sûr, comme le festival Pas de d'août.