Les maires ruraux interrogent le préfet


15 mai 2025

Violences sur les élus, fermetures de classes dans les écoles... L'assemblée générale de l'association des maires ruraux des Deux-Sèvres, mercredi à Beugnon-Thireuil, était l'occasion de parler de sujets qui touchent les maires présents. Ils ont interpellé le préfet sur ces sujets.

La violence envers les maires ruraux, on en entend parler. Elisabeth Maillard, maire de Saint-Rémy dans le Niortais, en a été victime. "C'est difficile pour s'en remettre, même si j'ai été entourée par la gendarmerie, la procureure et la préfète de l'époque (NDLR, Emmanuelle Dubée)." En 2019, le Sénat révélait déjà l’ampleur de ces violences. Sur 3 800 élus interrogés, 92 % déclaraient avoir subi des violences dans le cadre de leur fonction, et seulement 37 % avaient déposé une plainte. Le préfet, Simon Fetet, reprend l'expression employée par le président de l'association, Yves Attou, "le maire est à portée de baffe".

Les fermetures de classes

Parmi les principaux sujets abordés, celui de la carte scolaire parue en février 2025. 28 classes fermées dans les écoles deux-sévriennes. La nouvelle en avait abasourdi plus d’un dans le département. Les élus locaux compris. Le maire du Busseau, Philippe Dedoyard, dénonce la vision "quasiment comptable" de l’Éducation nationale. Du côté de Saint-Pompain, commune voisine de la Vendée, on perd des enfants qui vont être scolarisés dans le département d’à côté. "Les parents vivent à Saint-Pompain, mais travaillent en Vendée, et les vacances scolaires sont différentes entre les deux départements. C’est comme ça que j’ai dû signer plusieurs dérogations que je ne signerai plus maintenant, pour que les jeunes aillent dans des écoles vendéennes.", déplore Christiane Bailly, la maire de la commune.

Les maires disent se retrouver en concurrence entre communes pour garder leurs classes et leurs écoles. Ils interpellent le préfet sur le fait qu’en fermant des écoles, ce sont des emplois en moins dans les communes et globalement une perte d’attractivité. Simon Fetet, le représentant de l'État, justifie ces fermetures de classes en indiquant que toutes les communes sont concernées, en donnant l'exemple de Paris au vu du nombre d'enfants qui diminue. Il répond aussi à la demande d'aide des maires que "la seule promesse qu'il peut fournir est de donner une information pure et parfaite" des changements dans les écoles.

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