28 juillet 2025
Cette année, les moissons ont commencé plus tôt que d'habitude. À l'heure des premiers bilans dans le département, deux constats : les rendements sont là, mais la qualité un peu moins. En cause : les aléas climatiques.
Les fortes chaleurs de fin mai-début juin ont poussé les agriculteurs à avancer les moissons 2025. Débutées aux alentours du 14 juin, et terminées un mois plus tard autour du 14 juillet, les moissons ont été particulièrement intenses cette année. Pas de pluies pendant ce mois-ci, de fortes chaleurs, et donc aucune pause possible pour les agriculteurs. Pour continuer sur la météo, " les pluies durant tout le cycle végétatif (c'est-à-dire la saison de croissance) jusqu'au mois de mai ont permis d'avoir de bons rendements en orge, en blé, et globalement sur l'ensemble des produits " détaille Valérie Etiembre, directrice de VSN Négoce, négociant agricole basé à la Crèche, qui rayonne sur l'ensemble du département.
De son côté, la chambre d'Agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres, a, elle aussi, dressé le bilan : " production en hausse pour le blé tendre de +4 % dans les Deux-Sèvres, grâce à des rendements allant de 40 à 100 q/h, performance exceptionnelle pour l'orge avec +35 % de production avec des rendements allant de 60 à 90 q/h, et progression de +9 % pour le Colza tirée par l’amélioration des rendements avec une moyenne de 35 q/h ". En revanche, inquiétude autour du tournesol et du maïs grain, "les cultures de printemps souffrent fortement de la sécheresse et des restrictions d’irrigation, avec des baisses de rendement attendues allant jusqu’à –50 %" précise la Chambre d'Agriculture.
LA GÂTINE VICTIME DES PLUIES DE L'AUTOMNE
Pour la majorité du département, les volumes sont bons. En Gâtine, en revanche, c'est un peu différent. " Les conditions d'emblavement étaient compliquées à l'automne. Comme les semis n'avaient pas été idéales, les surfaces n'ont pas pu être semées en totalité, ou tardivement. Sur cette zone-là, on a moins de bons rendements que sur le sud des Deux-Sèvres " analyse Valérie Etiembre. Coté qualité, il y a du positif " les poids spécifiques des blés, des orges, qui sont très bons, voire excellents ". L'humidité des grains est aussi excellente, une teneur en humidité assez basse, point très recherchés dans certains pays importateurs comme les pays du Maghreb.
Point négatif, le manque de protéines dans les blés. " C'est pénalisant pour la commercialisation, pour la meunerie et pour l'export ". Autres difficultés, les prix. Malgré de bons rendements, ils ne seront pas suffisants. "Quand on multiplie les prix par la quantité, ça ne couvre pas les charges ". Après une année 2024 déjà compliquée à cause des pluies, occasionnant de faibles rendements, le bilan des récoltes 2025 n'assure pas une année beaucoup plus sereine pour les agriculteurs. " Cette année, on a la quantité, mais pas les prix " conclut la directrice de VSN Négoce.

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